Vivre sous le niveau de la mer : la réalité néerlandaise
Un locataire potentiel d'un autre pays pourrait raisonnablement se demander si une propriété se situe dans une zone d'inondation. Aux Pays-Bas, cette question est à la fois profonde et presque dépourvue de sens. Environ un quart du pays se situe sous le niveau de la mer, et plus de la moitié est sensible aux inondations provenant de la mer ou de rivières majeures. En ce sens, une grande partie de la nation est une « zone d'inondation ». Cependant, contrairement à d'autres pays où une telle désignation pourrait déclencher des formulaires de divulgation spécifiques lors d'une transaction immobilière, aucune telle exigence n'existe aux Pays-Bas. Le risque n'est pas géré au niveau des divulgations de propriétés individuelles mais par le biais d'un effort national colossal, de plusieurs milliards d'euros, de waterbeheer (gestion de l'eau).
Ce système, géré par les waterschappen régionaux (bureaux d'eau) et par le Rijkswaterstaat national, se compose de milliers de kilomètres de digues, dunes, barrages et barrières anti-submersion, y compris des merveilles mondialement célèbres comme les Delta Works (Deltawerken). Le risque d'une brèche majeure de digue est considéré comme une préoccupation nationale faible mais omniprésente, et non comme un défaut spécifique d'une maison particulière. En tant que tel, le risque d'inondation général est considéré comme une connaissance commune, et il n'existe pas d'obligation légale pour un propriétaire de le « divulguer ». Un risque spécifique et connu pour une propriété (par exemple, une maison en dehors des digues) relèverait probablement de l'obligation générale d'informer (mededelingsplicht), mais c'est une exception rare.
Ce que cela signifie pour les locataires
Pour un locataire, cela signifie que vous confiez votre sécurité non pas à votre propriétaire, mais à l'ingénierie de l'État néerlandais. Vous pouvez consulter en ligne des risicokaarten détaillés, qui indiquent la profondeur d'eau potentielle à une adresse donnée dans le cas peu probable d'une inondation majeure. C'est une vue qui fait réfléchir, mais elle met aussi en évidence la transparence du système. Au lieu d'une case à cocher sur un formulaire, l'approche néerlandaise offre une richesse de données publiques sur un risque géré collectivement. La préoccupation pratique principale pour un locataire n'est pas la divulgation, mais de s'assurer qu'il dispose d'une bonne assurance habitation (inboedelverzekering) et de vérifier si elle couvre les dommages potentiels liés à une inondation.