Un nouveau shérif en ville : la Loi sur la bonne gestion des bailleurs
À compter du 1er juillet 2023, la Wet goed verhuurderschap est une loi phare conçue pour éradiquer les pratiques abusives sur le marché locatif néerlandais, en particulier dans le secteur privé. Pendant des années, les locataires ont été confrontés à des problèmes tels que la discrimination, des dépôts exorbitants et l'intimidation avec peu de recours. Cette loi vise à créer un ensemble clair de normes nationales sur ce qui constitue la 'bonne gestion des bailleurs' et donne aux municipalités de nouveaux outils puissants pour faire respecter ces normes. Elle représente un changement significatif, passant d'un système où les locataires devaient lutter pour leurs droits devant les tribunaux à un système où la décence de base est une exigence légale dès le départ. Cependant, son succès dépend entièrement de la manière proactive dont les municipalités choisissent d'utiliser leurs nouveaux pouvoirs.
Les sept règles fondamentales
La loi établit une base de sept règles qui s'appliquent à tous les bailleurs et médiateurs locatifs à travers les Pays-Bas. L'ignorance de ces règles n'est pas une excuse, et les violations peuvent entraîner des amendes lourdes.
- Pas de discrimination: les bailleurs doivent utiliser une procédure de sélection claire et transparente. Ils ne peuvent pas rejeter les candidats sur la base de caractéristiques protégées telles que la race, la nationalité ou l'orientation sexuelle.
- Pas d'intimidation: tout comportement menaçant ou harcelant de la part du bailleur est explicitement interdit.
- Dépôt plafonné à 2 fois le loyer: le dépôt de garantie (waarborgsom) ne peut pas dépasser deux fois le loyer mensuel de base.
- Dépôt rendu dans les 14 jours: le dépôt doit être remboursé au locataire dans les 14 jours suivant la fin du bail, sauf coûts justifiés pour les dommages.
- Fournir un contrat écrit: tous les accords de location doivent être rédigés par écrit.
- Informer le locataire: les bailleurs doivent fournir aux locataires des informations écrites sur leurs droits et obligations concernant le logement (par ex. règles de dépôt, coordonnées pour les problèmes, règles de la VvE).
- Ne pas facturer que les coûts de service prévus par la loi: les bailleurs ne peuvent pas inventer arbitrairement des coûts de service; ils doivent respecter le cadre légal.
Le muscle municipal : licences et amendes
Le changement le plus important est le renforcement du pouvoir des municipalités. Elles doivent désormais mettre en place une ligne directe (meldpunt) où les locataires peuvent signaler les mauvais comportements. Plus encore, elles ont l'option d'introduire un système de licence de bailleur (verhuurvergunning) dans des quartiers spécifiques connus pour leurs problèmes. Dans une telle zone, un bailleur aurait besoin d'une licence pour pouvoir louer un bien, et cette licence peut être révoquée s'il enfreint les règles. Cela donne aux gouvernements locaux un outil puissant pour cibler et expulser les bailleurs indésirables des zones les plus vulnérables. La réalité, cependant, peut ressembler à un patchwork d'application, avec des grandes villes comme Amsterdam et Rotterdam en tête tandis que d'autres zones accusent du retard, créant une loterie du code postal pour la protection des locataires.