Une division claire sur le papier
Dans le droit locatif néerlandais, la responsabilité de l'entretien de la plomberie est partagée entre le bailleur et le locataire, une division qui, en théorie, est clairement définie. Le bailleur est responsable de l'entretien majeur (groot onderhoud). Cela inclut l'ensemble du système de plomberie fixe: les tuyaux d'eau et les canalisations dans les murs et les planchers, la liaison d'égout principale du bâtiment, le chauffe-eau ou la chaudière de chauffage central (CV-ketel) qui fournit l'eau chaude, et le remplacement des éléments importants comme les éviers et les robinets lorsqu'ils sont usés. Essentiellement, s'il fait partie de l'infrastructure fondamentale de la propriété, c'est au bailleur qu'il incombe de les réparer et de les payer.
À l'inverse, le locataire est responsable des petites réparations (kleine herstellingen), comme spécifié par la loi. Pour la plomberie, cela comprend des tâches généralement peu coûteuses et ne nécessitant pas de connaissances spécialisées. Exemples: remplacer un flexible de douche ou une pomme de douche, réparer un robinet qui fuit en remplaçant une rondelle (leertje), nettoyer et déboucher le siphon direct (sifon) sous l'évier, et traiter les blocages simples des toilettes qui ne proviennent pas d'un problème plus profond dans la conduite principale d'égout. Le principe est que les locataires sont censés prendre en charge l'entretien quotidien résultant d'une utilisation normale.
La réalité sombre d'un drain bouché
Bien que la division juridique semble simple, elle se révèle dans les zones grises de la vie quotidienne, entraînant des différends fréquents et frustrants. Le point de conflit le plus courant est un drain bloqué. Un bailleur affirmera presque toujours au départ que le locataire a causé le blocage par une mauvaise utilisation (par exemple en jetant des lingettes dans les toilettes ou en versant de la graisse dans l'évier) et est donc responsable du coût du plombier. Cependant, le blocage pourrait être causé facilement par des tuyaux anciens et mal conçus ou par un problème plus profond dans la conduite principale d'égout de l'immeuble, ce qui serait la responsabilité du bailleur. Le locataire se retrouve souvent dans une position difficile: il doit prouver que le problème n'est pas de sa faute, ce qui est presque impossible sans engager un expert. Les bailleurs exploitent souvent cette ambiguïté, soit en refusant d'intervenir, soit en envoyant un plombier puis en facturant le locataire, qui est ensuite laissé à contester les frais. Un locataire sceptique devrait toujours documenter les problèmes avec des photos, communiquer avec le bailleur par écrit, et ne jamais accepter à l'avance de payer une réparation qui relève probablement de la responsabilité légale du bailleur. Les règles claires sur le papier servent souvent à masquer la réalité selon laquelle les bailleurs chercheront à externaliser les coûts autant que possible.