Une idée reçue courante
Dans de nombreux pays, la loi prévoit une « période de grâce » légale — un nombre défini de jours après la date d'échéance officielle durant laquelle un locataire peut payer son loyer sans encourir de frais de retard ou être considéré en défaut juridique. C'est une source courante de confusion pour les expatriés et même certains locaux louant aux Pays-Bas, car aucune période de grâce légalement imposée n'existe ici.
Si votre contrat de location indique que le loyer est dû au plus tard le 1er jour du mois, alors vous êtes en défaut légalement (in verzuim) le 2 du mois si le paiement n'a pas été reçu par le propriétaire. Il n'y a pas de tampon automatique, donné par la loi, de trois, cinq, ou tout autre nombre de jours. La date d'échéance dans le contrat est une date limite stricte. Cette interprétation stricte donne au bailleur une position juridique solide et lui permet d'agir immédiatement en cas de retard de paiement.
Ce que dit le contrat
Bien que la loi n'accorde pas de période de grâce, le contrat de location lui-même peut en prévoir une. Certains contrats, bien que tous ne le fassent pas, peuvent inclure une clause précisant qu'un frais de retard (boetebeding) sera appliqué uniquement si le loyer n'est pas reçu dans, par exemple, cinq jours après la date d'échéance. Cette clause contractuelle crée effectivement une période de grâce, mais il est important de comprendre qu'il s'agit d'une condition de l'accord, et non d'un droit légal. Si le contrat ne dit rien sur cette question, alors aucune période de grâce n'existe.
Les locataires ne doivent donc jamais supposer qu'une période de grâce est en place. Vous devez lire votre contrat attentivement. L'absence d'une telle clause signifie que le bailleur est légalement en droit de facturer tout frais de retard convenu contractuellement dès le premier jour où le loyer est en retard.
La réalité pratique vs. la réalité légale
D'un point de vue pratique, la plupart des bailleurs n'entament pas de poursuites juridiques ou n'appliquent pas de pénalité si vous avez un jour ou deux de retard sur le loyer, surtout si vous êtes un bon locataire avec un historique de paiements ponctuels. L'humanité et le désir de maintenir de bonnes relations prévalent généralement. Cependant, il est crucial de distinguer cette clémence informelle de la réalité juridique formelle.
Légalement, être en défaut dès le premier jour de retard signifie que le bailleur peut immédiatement commencer le compte à rebours pour les procédures formelles. Ils peuvent envoyer une lettre d'avertissement formelle (aanmaning) et, si le non-paiement persiste, ils disposent d'une affaire plus forte et plus rapide lors de la tentative de mettre fin au bail devant le tribunal. L'absence d'une période de grâce statutaire souligne l'importance de traiter la date d'échéance du loyer comme une date limite absolue.