La responsabilité absolue du propriétaire
En matière de sécurité des balcons, des garde-corps et des terrasses sur le toit, la responsabilité incombe exclusivement et absolument au propriétaire — le bailleur ou la Vereniging van Eigenaars (VvE) dans un immeuble en copropriété. Il n'y a pas de zone grise ni de clause de « réparation mineure » qui déchargerait ce fardeau sur le locataire. Cela s'explique par le fait qu'un balcon est un élément structurel majeur du bâtiment, et sa défaillance peut avoir des conséquences catastrophiques. Les exigences de sécurité pour les balcons sont dictées par le Bouwbesluit (Décret sur la construction), un ensemble de normes techniques nationales pour toute construction aux Pays-Bas. Ce décret précise les exigences minimales pour des éléments tels que la hauteur de la balustrade ou du garde-corps (généralement au moins 1 mètre), l'espacement maximal entre les barres verticales (pour empêcher les enfants de passer à travers), et, surtout, la charge structurelle que le balcon et ses garde-corps doivent être capables de supporter. Pour les bâtiments plus récents, ces normes sont assez strictes. Le défi, cependant, réside dans les propriétés plus anciennes. Bien qu'elles doivent être sûres, elles peuvent ne pas répondre aux versions les plus récentes et les plus strictes du Bouwbesluit. Elles bénéficient souvent d'un statut transitoire selon lequel elles ne sont tenues de se conformer qu'au code en vigueur au moment de leur construction. Cette échappatoire légale ne rend pas un balcon ancien et écaillé plus sûr. Un bailleur ne peut pas invoquer l'âge du bâtiment comme excuse pour négliger des défauts visibles et dangereux.
Identification des dangers potentiels
Les locataires ne doivent jamais supposer qu'un balcon est sûr simplement parce qu'il existe. Il est crucial d'effectuer une inspection visuelle et physique attentive, à la fois avant la signature d'un bail et périodiquement pendant la location. Recherchez des signes visibles de détérioration structurelle. Pour les balcons en béton, cela inclut de grandes fissures, des bords qui s'effritent (betonrot), ou des barres d'armature exposées et rouillées. Ce ne sont pas des problèmes cosmétiques ; ce sont des indicateurs sérieux que l'intégrité structurelle peut être compromise. Pour les garde-corps métalliques, vérifiez la rouille et la corrosion importantes, en particulier aux points où le garde-corps est fixé au bâtiment. Des garde-corps instables ou desserrés constituent un avertissement rouge immédiat et majeur. Poussez doucement mais fermement sur le garde-corps pour tester sa stabilité. S'il y a un débattement ou un mouvement significatif, cela doit être considéré comme dangereux et signalé immédiatement. Évaluez également la conception du garde-corps lui-même. Dispose-t-il de barres horizontales qui pourraient être facilement escaladées par un enfant, créant un effet d'échelle ? L'espacement entre les éléments verticaux est-il trop large ? Bien que ces aspects de conception aient pu être permis sous d'anciens codes du bâtiment, ils posent toujours un risque réel. Toute préoccupation concernant la sécurité du balcon est légitime. Ne laissez pas un bailleur ou un agent immobilier écarter vos observations. Votre sécurité physique n'est pas un élément négociable du contrat de location.
Processus de signalement et d'escalade
Si vous avez des raisons de croire qu'un balcon est dangereux, vous devez agir rapidement et formellement. Votre première étape consiste à notifier votre bailleur par écrit (par exemple, par e-mail avec accusé de réception, ou par courrier recommandé) de vos préoccupations spécifiques. Incluez des photographies claires et datées des défauts que vous avez identifiés (fissures, rouille, fixations desserrées, etc.). Décrivez le problème en détail et indiquez que vous pensez qu'il représente un risque sérieux pour la sécurité. Cette communication écrite est votre pièce essentielle de preuve. Un défaut de balcon qui compromet la sécurité est considéré comme un ernstig gebrek (défaut grave), et le bailleur est obligé d'enquêter et de le rectifier d'urgence. Si le bailleur ignore votre demande ou échoue à prendre des mesures adéquates, vous devez intensifier l'affaire. L'étape suivante consiste à contacter le service d'inspection du bâtiment de votre mairie locale, souvent appelé Bouw- en Woningtoezicht. Ils ont l'autorité d'inspecter la propriété et, s'ils estiment que le balcon est dangereux, peuvent émettre un ordre d'exécution (handhavingsbevel) obligeant le bailleur à effectuer les réparations nécessaires, souvent sous peine d'amendes importantes. En cas d'inaction prolongée du bailleur, vous pouvez également engager une affaire auprès de la Huurcommissie pour demander une réduction de loyer substantielle jusqu'à ce que le balcon soit rendu sûr et accessible à nouveau. N'ignorez jamais le danger d'un balcon négligé; c'est l'un des rares espaces d'une propriété locative où les défauts peuvent mettre directement la vie en danger.