Modifier un logement qui n'est pas le vôtre
Le droit de demander des modifications
Un aspect crucial de la politique sociale néerlandaise est de veiller à ce que les personnes handicapées puissent continuer à vivre de manière indépendante. Ce principe s'étend également au marché locatif. En vertu de la Loi relative à l'aide sociale (Wet maatschappelijke ondersteuning ou Wmo), les locataires ont le droit de demander et de réaliser les adaptations nécessaires dans leur logement locatif. Ce ne sont pas des changements esthétiques; ce sont des modifications fonctionnelles requises pour accommoder un handicap, telles que l'installation d'une douche à l'italienne, l'élargissement des passages pour un fauteuil roulant, ou l'ajout d'un monte-escalier. Un propriétaire ne peut refuser l'autorisation de telles adaptations essentielles de manière déraisonnable. Bien que le bien appartienne au propriétaire, le droit du locataire à un logement sûr et accessible prend souvent le pas sur le désir du propriétaire de conserver le bien dans son état d'origine. Ce droit est un outil puissant pour les locataires, mais naviguer dans le processus nécessite une coordination entre le locataire, le propriétaire et la municipalité (municipalité).
Qui paie quoi ? Le cadre de la Wmo
L'aspect financier des adaptations du logement est généralement géré par la municipalité via la Wmo. Un locataire qui a besoin d'adaptations ne les paie généralement pas de sa poche. À la place, il dépose une demande auprès du service Wmo de sa municipalité locale. La municipalité évaluera la situation du locataire et, si la demande est approuvée, elle financera les modifications nécessaires. Il s'agit d'un point clé : la charge financière ne retombe pas sur le propriétaire. Ce fait est souvent utilisé pour persuader les propriétaires réticents, car on leur demande l'autorisation, et non de l'argent. Cependant, le propriétaire et le locataire doivent se mettre d'accord sur les détails des travaux. De plus, ils doivent s'entendre sur ce qui se passe à la fin du bail. Dans certains cas, le propriétaire peut exiger que le locataire rétablisse le logement dans son état d'origine, bien que pour les adaptations majeures financées par le gouvernement, cela soit souvent renoncé.
Adaptations mineures et majeures : la règle « ZAV »
Au-delà des adaptations liées au handicap, il existe le sujet général des locataires apportant des modifications à une propriété. Cela est régi par les règles relatives aux 'changements auto-appliqués' (Zelf Aangebrachte Voorzieningen ou ZAV). La règle générale est que les locataires sont autorisés à effectuer de petits changements à l'intérieur de la propriété qui peuvent être facilement démontés sans causer de dommages importants (par exemple peindre les murs, installer des étagères). Pour des changements plus importants — comme modifier la disposition, changer la cuisine ou modifier la salle de bains — le locataire doit toujours obtenir l'autorisation écrite préalable du propriétaire. Si un locataire apporte des modifications majeures sans permission, le propriétaire peut exiger, à la fin du bail, que le locataire annule les modifications à ses propres frais. Cependant, si les modifications ont objectivement augmenté la valeur du bien, le locataire pourrait être en droit de réclamer une certaine compensation, bien que cela soit rare et difficile à prouver. Il est toujours risqué d'investir son propre argent pour améliorer un bien que vous ne possédez pas.


















